Baisse de la fréquentation : Les restaurateurs s'inquiètent

Les Français bouderaient les sorties au restaurant ?

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Selon les derniers chiffres du panel CREST de NPD Group, depuis janvier, les Français boudent les sorties au restaurant. La baisse de fréquentation touche tous les types de restauration, y compris la restauration rapide. Les professionnels s'inquiètent surtout que les nouveautés fiscales et sociales à venir seront salées.

Alors que l'année 2011 s'était terminée sur une reprise fragile du secteur de la restauration avec une fréquentation en hausse de 0,7 % par rapport à l'année précédente, en 2012, la restauration est de nouveau boudée par les Français. C'est ce qui ressort de la dernière salve de chiffres du panel CREST de NPD Group.

Fréquentation en berne, dépenses en hausse

Si globalement, la baisse de la fréquentation s'établit entre janvier et mai 2012 à 2 % par rapport à l'année précédente sur la même période, ce sont principalement les services du soir qui pâtissent de la morosité des Français (- 3 %). La pause déjeuner reste quand à elle épargnée par la désaffection des clients, « En ce début d'année, les Français ont ainsi préféré réduire ces moments « plaisir » sans remettre en question leur indispensable pause-déjeuner » commentent les auteurs de l'étude NPD Group. Toutefois, le cabinet d'étude note un fait nouveau : la restauration rapide jusqu'alors locomotive du secteur pendant la crise, souffre elle aussi d'une baisse de fréquentation de 2,2 % sur la même période. C'est « une grande première » comme l'indique NPD Group qui s'explique notamment « par un étiolement de l'activité sur le petit-déjeuner et en pause snacking ». Maigre consolation, la dépense moyenne des clients est en hausse de 2,6 %, mais comme le souligne l'étude, cette hausse de la dépense moyenne n'est à la vérité qu'un effet de rattrapage de la hausse de la TVA (de 5,5 % à 7 %) et de la hausse des matières premières répercutée sur les prix des cartes des restaurateurs. Le plateau moyen quant à lui reste stable à 2,8 produits. « Au final, les dépenses totales en restauration ne progressent que de 0,6 % » en moyenne entre janvier et mai.

L'étude NPD Group note toutefois de fortes différentes entre les régions. Ainsi, en région parisienne, la fréquentation dans la restauration a augmenté de 5 % sur les cinq premiers mois de l'année par rapport à l'an dernier, mais le ticket moyen a baissé de 1 %

Des inquiétudes pour les mois à venir

Si les raisons de la baisse de la fréquentation sont connues (météo capricieuse et baisse du pouvoir d'achat), les professionnels de la restauration s'inquiètent pour les mois à venir notamment concernant les mesures fiscales et sociales qui s'annoncent d'ores et déjà salées.
Et en effet, selon les calculs du Syndicat National de la Restauration Thématique et Commerciale (SNRTC) dont le président a été reçu le 10 juillet dernier par la ministre du tourisme, Sylvia Pinel, les mesures fiscales et sociales avancées dans le projet de loi de finances rectificatives 2012 pourraient diminuer de 12 % les résultats d'exploitation des entreprises. Dans le détail, le SNRTC arrive à cette conclusion en cumulant les effets attendus des mesures. La suppression de l'exonération de charges sur les heures supplémentaires notamment devrait représenter selon le SNRTC « un alourdissement des frais de personnel entraînant une dégradation de plus de 1,5 % du résultat d'exploitation ». Quant à la réduction des allègements de charges sur les bas salaires, le SNRTC estime qu'elle va accroitre « de près de 1,2 % du coût salarial (soit 7,4 millions d'euros sur le panel étudié). Soit moins 6,6% sur le résultat d'exploitation ». Et à cela s'ajoute la revalorisation du SMIC au 1er juillet... Toutes ces charges nouvelles pourraient entrainer selon les calculs du SNRTC une destruction d'au moins 10 000 emplois.

Dominique André-Chaigneau, Franchise restauration©

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